Je n’ai pas de plan B. Je n’ai pas de deuxième chance. J’ai mis toutes mes cartes sur la table. Ce serait confortable de penser à un au delà. Une réincarnation fruitée ou végétale. Un paradis aux nuages molletonnés. Une âme paisible qui erre entre les vivants.
Des lieux spirituels j’en ai vu, des petites chapelles corses perdues en montagne au sol immaculé de la mosquée d’Abu dhabi, en passant par le silence des touristes au sein du Sacré Cœur.
Dans ces lieux je me suis toujours sentie petite, vulnérable, humaine. Mortelle. Et terriblement seule. Contrairement aux autres. Moi qui n’ai aucune croyance. Ce n’est pas une revendication. C’est un fait. Appelez-ça éducation ou résignation. Peut être même déception. De ce que j’ai vu, vécu. Peu importe.
En dehors de la spiritualité, c’est sur le non port du parachute que je me suis récemment alertée. Je vis cette vie en aller-simple. Je n’ai pas de billet retour.
Ma vie est ainsi faite que j’en ai pris conscience très jeune, à l’âge où l’on se construit, où l’on n’est même pas une femme. J’ai appris que la vie est injuste. Qu’il y a des choses irrémédiables contre lesquelles on ne peut rien. Je n’imagine pas détenir la vérité car vous le savez aussi, ou le saurez. Je l’ai vécu à nouveau il y a peu. Je le vis encore actuellement en soutenant quelqu’un d’indispensable à ma vie dans une maladie que l’on nomme par euphémisme. La vie est une chienne. Elle mord. Mais elle ne nous met pas à terre tant que l’on y trouve du positif. Des bons moments. Un sens.
Ce sens que j’ai besoin envers et contre tout de donner à ma petite existence. Cette seule. Unique.
Je pense que ce sens je l’ai trouvé et j’essaie de le maintenir dans beaucoup de choses essentielles : amitié, amour, famille et bien d’autres choses comme vivre dans l’instant présent tout en côtoyant les beaux projets.
Mais le vrai sens que j’ai trouvé à ma vie je l’ai ressenti à la naissance de mon enfant. J’ai été enceinte à 25 ans et je n’avais plus une minute a perdre. C’était plus fort que moi. Une envie partagée qui venait du plus profond de mes tripes. Si cette vie devait s’arrêter maintenant je ne pouvais partir sans le connaître. Chaque minute sur cette terre à ses côtés est une minute de gagnée. J’aurais pu attendre longtemps encore. Profiter du couple, des voyages, des grasse mat, d’une carrière. Mais vous savez que l’un n’empêche pas les autres.
Une amie me confiait avoir du mal à s’imaginer avec un bébé par peur de ne plus avoir assez de temps pour dormir le weekend, elle repoussait donc ce projet à quelques années. Mais dans quelques années il y a peu de chance qu’elle se souvienne des afterworks ou des grasses mat. Par contre je suis a peu près sûre qu’elle se rappellera de chaque moment joyeux (et éreintant) passé avec ses enfants. A les voir grandir et les aimer follement.
Un ami a dit un jour devant moi à quelqu’un : « on a toujours une bonne raison de ne pas faire un enfant. N’attend pas le moment parfait. Il n’arrivera pas. » Je ne suis pas en train de vous dire de faire des bébés. Ni de vous dire que c’est facile. Ni de foncer tête baissée dans une situation précaire. C’est juste la réponse que j’ai donnée aux personnes qui m’ont demandé si ma grossesse était voulue. Car c’est tout simplement ce qui a donné une saveur particulière à ma vie. La mienne.
Je pense que la vie ne se résumera pas à mes fesses posées devant un ordinateur. Au nombre de like sur Facebook. Aux livres que j’aurais lus. Aux films que j’aurais vus. Elle se résumera au nombre de fois où j’aurais tenu une minuscule main pour la première fois dans la mienne.
Je ne crois en rien. Je n’ai jamais été transcendée. La foi ne passe pas par moi. Mais je ne peux nier qu’il y a de la magie le jour où l’on entend le premier cri.


mai 11, 2014
♡
mai 12, 2014
<3
mai 11, 2014
Très joli billet, je partage complètement ton ressenti tu t’en doutes, la vie mérite d’être vécue intensément chaque seconde, encore d’avantage quand on est maman, c’est si bon, si vivifiant de les sentir là près de nous
mai 12, 2014
Merci! Oui c’est très bien dit, leur présence est vivifiante! 🙂
mai 12, 2014
c’est magnifique! tenir un blog a pris ce sens pour moi: garder une trace de tous ces moments (ou presque)…
mai 12, 2014
Oui tu as raison, pour moi aussi c’est vrai l’écriture a un grand sens dans ma vie! 🙂
mai 12, 2014
Il est magnifique et émouvant ton article, tu écris vraiment très bien…
Et moi qui y pense de plus en plus… A moi de convaincre mon homme maintenant !
mai 12, 2014
Merci! Si ça se trouve il est déjà convaincu, qui sait? Nous on a eu l’idée en même temps sans trop se concerter donc parfois il suffit d’en parler! 🙂
mai 12, 2014
Arf… tu sais ce que j’en pense… Très bel article 🙂
mai 13, 2014
Oui j’ai adoré ton article! Tu vois il a dû faire écho en moi!! « Je connais mille nullipares qui assurent “qu’ils ne sont pas prêts à renoncer aux soirées beuverie pour avoir un enfant”, mais pas un parent qui regrette d’avoir eu son enfant “parce qu’il ne peut plus boire en soirée”. » on pense la même chose comme beaucoup de parents je pense! ^^
mai 12, 2014
Wahou… Merci pour ton petit passage sur mon blog, cela m’a permis de découvrir le tiens, et cette pépite que l’on appelle un article 🙂
Tes mots résonnent en moi qui suis aussi maman avant 25 ans (et qui aurais pu l’être à 20 si ça ne tenait qu’à elle lol) qui reprend ses études et bosse en freelance à côté. Le moment parfait pour bébé n’arrivera jamais, alors il faut foncer quand on en ressent l’envie. Depuis qu’elle est là, c’est l’explosion de bonheur. J’ai parfois peur de ne pas arriver à tout mener de front, mais ses petits sourires me réconfortent et me poussent à ne pas subir d’échec 🙂 c’est fort un bébé.
Merci pour ce texte magnifique, j’espère que ton fils le lira plus tard.
Bises
mai 13, 2014
Merci beaucoup pour ton message! Ça me fait plaisir que le blog te plaise! C’est vrai ce que tu dis, je trouve que les moments difficiles de la maternité sont vite compensés par leur sourire! 🙂
juin 11, 2014
Oh c’est exactement ma façon de penser. Quel bel article! Bravo!
juin 12, 2014
Merci! Contente qu’on se comprenne alors! 🙂
juin 11, 2014
Je comprends tout à fait. J’ai eu les mêmes remarques ! J’ai eu ma première fille à 24 ans et la 2ème à 28. Je ne regrette pas une seconde ! Je n’ai jamais vécu de meilleurs moments que ceux que je vis avec elles. On fait plein de choses toutes les 3 ! Je les aime plus que tout ! et je ne regrette meme pas les grass’mat !!!
juin 12, 2014
C’est super! Oui les grass’mat on finit par s’y faire! Même si c’est parfois compliqué ou fatigant la vie de parent c’est quand même beaucoup de très beaux moments 🙂
juin 11, 2014
Très beau texte. Bravo et merci.
Peut-être aimerez-vous simplement corriger une petite coquille repérée par hasard : « C’est juste la réponse que j’ai donnée… »
juin 12, 2014
Merci! (et pour la coquille aussi!) 🙂
juin 11, 2014
tes mots sont superbement écrit….
juin 12, 2014
Merci beaucoup pour ta lecture et pour ton commentaire
juin 11, 2014
<3
juin 12, 2014
🙂
juin 12, 2014
C’est tellement ça!
Enfin perso, ça a été le premier regard avec mon fils qui a mis un sens à tout (alors que j’ai longtemps pensé que je n’étais pas faite pour la maternité, comme quoi!)
Bravo pour tes mots.
juin 12, 2014
Tu as raison on ne sait jamais vraiment avant d’être mère…et puis finalement le regard, le son de la voix, les petites mains…tout ça nous emmène! 🙂
juin 12, 2014
Je découvre ton blog à l’instant même et que dire si ce n’est que tu écris bien, très bien même, avec une sincérité et une émotion qui m’ont vraiment touchées !
juin 12, 2014
Merci beaucoup! 🙂
juin 12, 2014
Devenue maman à 25 ans, mère de 4 enfants aujourd’hui, tes mots résonnent comme une poésie, comme une vérité. Merci pour ce superbe texte. Laëti
juin 12, 2014
Merci de ta lecture! 4 enfants bravo! J’imagine effectivement que ce texte peut te parler 🙂
février 5, 2015
Ton article me donne la chair de poule…j’ai moi aussi cette peur que la vie s’arrête sans que je ne puisse plus être là pour mon pti amoureux mais la joie et le bonheur qu’il me fait vivre sont plus forts que toutes ces idées noires ;)!!
février 24, 2015
Merci. Oui il faut profiter de ces instants.