
On demande rarement « et toi alors ta deuxième fois, c’était comment ? ». On ne commence pas une histoire par « je me souviendrai toujours de la deuxième fois où j’ai pris l’avion ». Quand on parle de séparation on ne dit pas d’un air entendu « oh oui le deuxième amour, ça ne s’oublie pas ».
On n’écrit pas de livre sur les deuxièmes fois. Les deuxièmes fois ne sont pas surprenantes, elles sont oubliables, elles ne marquent pas le calendrier d’une croix rouge.
Les deuxièmes fois sont plus faciles, il y est question d’habitude et d’expérience. Elles sont l’ombre des premières fois dont elles n’ont pas la saveur.
Et pourtant. Tu es ma deuxième.
Et à chaque fois que je les prononce, ces mots « c’est ma deuxième » sont bien pauvres pour décrire tout ce que tu représentes.
L’attente, la douleur et les cris, la naissance et la joie. Les nuits sans sommeil, la dépendance, le sein qui te nourrit jour et nuit. Tes deuxièmes pas, tes deuxièmes mots, tes deux ans. Notre fierté et notre amour dédoublé.
Quelle chance tu m’as donnée de revivre tout ça.
Une deuxième fois.


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